activités spécifiques

Infirmières petite enfance
Ruptures et
adaptations

L’année 2020 a été une année bien particulière et les Infirmières petite enfance (IPE) ont été impactées dans leur travail par la pandémie CoVID-19.

La première vague

Au printemps, lors du premier semi-confinement, les IPE ont réduit les visites à domicile dans les familles au strict minimum. Les parents continuaient bien sûr d’être soutenus par les IPE, souvent par le biais de longs entretiens téléphoniques ou de moments d’échanges en visioconférence. Les visites à domicile restaient toutefois possibles, mais elles étaient réservées aux familles qui en faisaient expressément la demande. Avec chaque parent, les infirmières ont cherché la solution qui leur convenait le mieux. Le prêt d’un pèse-bébé et le suivi régulier de l’évolution de l’enfant lors d’entretiens téléphoniques ont, par exemple, été proposés. Les IPE ont très vite maîtrisé les méthodes pour travailler à distance avec les familles, ainsi qu’avec le réseau petite enfance.

Nous avons constaté que les familles utilisaient tout leur savoir-faire et leur créativité pour s’adapter à la situation et répondre aux besoins de leurs enfants. Lorsqu’elles montraient des signes de fatigue, nous avons pu solliciter les CMS, ainsi que des bénévoles, pour leur proposer de l’aide.

Au mois de mars, les lieux de rencontres parents-enfants, moments d’échanges entre parents et professionnels, ont dû être fermés. Ces lieux ont pu  rouvrir en juin et la fréquentation a progressivement repris pour se maintenir en dessous des chiffres habituels. Afin de respecter les recommandations d’un maximum de 5 personnes dans un même lieu, les parents restaient présents moins longtemps que d’ordinaire. En 2019, nous avions vu 6’368 enfants dans ces lieux et seulement 2’319 en 2020.*

La deuxième vague

En automne, lors de la deuxième vague de la pandémie, le travail des Infirmières petite enfance est resté constant, grâce à l’application des gestes barrière et au port du masque par les familles et les professionnels. Dans cette période, les familles ont été beaucoup moins réticentes à faire entrer dans leur lieu de vie une infirmière. L’expérience acquise au printemps, tant du côté des familles que des infirmières, permet de travailler dans un climat serein et positif avec les parents.

Une période difficile pour les familles

Malgré une situation exceptionnelle, l’activité des IPE a été autant soutenue que les années précédentes. En 2019, 6’839 visites à domicile ont été réalisées, tandis qu’en 2020, les Infirmières petite enfance se sont rendues 5’976 fois dans les familles. Par ailleurs, elles ont effectué 980 longs entretiens téléphoniques ou  visioconférences, en remplacement de visites à domicile. *

Il est à relever que les couples ont vécu en 2020 des moments difficiles autour de la naissance de leur enfant. La famille élargie n’était en effet pas en mesure de donner tout le soutien espéré. Les papas, dont les visites étaient limitées dans les maternités, ont pris une place très importante dans les foyers et les IPE les ont rencontrés beaucoup plus que d’habitude. Les familles ont traversé cette période anxiogène grâce à leurs compétences, aux liens et aux échanges possibles à distance.

Ruptures et adaptations des habitudes professionnelles

En 2020, les IPE ont pu continuer de bénéficier de supervisions, de colloques et de moments d’échanges, la plupart du temps par visioconférence. Ceci a permis à l’équipe de maintenir le lien entre collègues et d’agir comme facteur de stimulation. D’autre part, l’organisation d’une formation en visioconférence, sur le burnout parental et le burnout professionnel, a été très appréciée des Infirmières petite enfance. 2020 a été l’année de la rupture et de l’adaptation des habitudes professionnelles. Sans occulter les difficultés et les moments douloureux, il peut néanmoins être relevé que cette pandémie a amené des aspects positifs, comme l’acquisition de nouvelles compétences et des façons inédites de travailler avec les familles.